Une bien belle aventure que celle dont j’ai envie de vous parler ! Je vous avais déjà parlé de l’atelier lettrines, en voici un autre à découvrir ! Avec des élèves de 6° du collège de Miramont-de-Guyenne, nous avons réalisé un atelier de calligraphie « les marque-pages de Charlemagne »… Vous en avez d’ores et déjà l’eau à la bouche ?! Suivez-moi, je vous raconte !
Chaque élève a amené un bâton que nous avons taillé, sur le principe du calame. Je suis très attachée à cela en calligraphie : partant de presque rien, nous pouvons tout – ou presque ! Suivant le diamètre du bâton en question, sa « fraîcheur » dirons-nous, l’outil diffère énormément d’un élève à l’autre, chaque calame improvisé est U-N-I-Q-U-E !
C’est ainsi qu’il fallu expliquer aux élèves le principe du module définit à partir du calame. Mais si, vous savez, ces petits carrés qui sont tracés par la largeur de notre plume en début de ligne afin de déterminer la hauteur de notre corps d’écriture. Puisqu’il s’agissait de réaliser des marque-pages de Charlemagne, nous avons regardé attentivement l’écriture Caroline. Et en y jetant un oeil bien concentré, nous avons découvert que cette écriture était définie par une hauteur de 3 becs de plume 1/2. Alors ni une, ni deux, nous avons tracé des lignes de calligraphie adaptées à nos différents calames !
Il a bien fallu ensuite s’exercer… Alors nous avons commencé par tracer des montagnes, pour bien comprendre que le calame se tient en diagonale par rapport à la ligne d’écriture : quand je monte, c’est fin, c’est un délié ; quand je redescends, c’est épais, c’est un plein !
Et puis, zou ! C’était déjà l’heure de comprendre & de s’exercer aux lettres de l’alphabet. La lettre O a servi de point de départ à cet atelier calligraphie pour comprendre le ductus (je suis certaine que vous vous souvenez qu’il s’agit d’un mot bien étrange pour désigner l’ordre & le sens du tracé de chaque lettre). En deux temps, nous avons tracé des lettres O et en avons conclu que les déliés apparaissant sur un axe diagonal, et non pas en haut et en bas. Un élément à repérer pour analyser ses tracés, et qui fut bien utile pour comprendre d’où pouvaient venir certaines maladresses.
Puisque nous avions bien avancé, nous pouvions dès lors travailler sur des mots. Et quel mot commence-t-on à apprendre lorsque nous sommes formés à l’écriture dans notre jeune âge ? ! Son prénom bien sûr ! Pour ne pas déroger à cette règle, les élèves ont ainsi tracé leur prénom à différentes reprises afin de prendre en main cet outil & cet alphabet bien particulier instauré sous Charlemagne.
Venait ensuite la phase de création du marque-pages : découpe du papier, préparation des lignes d’écriture, bien centrées dans la hauteur. Tracé des lettres du prénom au crayon (SANS APPUYER bien entendu, les papiers n’ont pas – tous – souffert sous les mines aiguisés des petits loups). Puis, enfin, venait l’heure de la calligraphie au calame improvisé, sur le marque-pages.
Que de labeur durant cet atelier de calligraphie ! Mais un enthousiasme sans failles, beaucoup de sérieux & d’attention, félicitations à tous ces apprentis calligraphes pour leurs créations !
Je vous laisse avec ces quelques images des marque-pages aux lettres variées, à l’image des outils utilisés 😉
Pour en savoir plus sur cette écriture : la caroline sur wikipédia.