Le Vocabulaire de la Calligraphie

Le vocabulaire de la calligraphie
Le vocabulaire de la calligraphie

Ductus, délié, bec de plume… Mais de quoi parlez-vous donc gente Dame ?

Comme toute pratique, la calligraphie a son vocabulaire propre & il est parfois utile de faire le point ! Vous pourrez constater que certains termes sont utilisés dans le monde de la typographie, et ceci n’a rien d’étonnant quand on pense aux origines de l’imprimerie & à sa relation aux calligraphes. Alors petit tour d’horizon des mots d’érudits, pour le plaisir de la langue !

Nota bene : Plutôt qu’une liste alphabétique, j’ai choisi de lier des termes qui faisaient davantage sens en s’enchaînant les uns les autres (souci pédagogique quand tu nous tiens…). Toutes ces définitions sont tirées de l’ouvrage Calligraphie de Claude Médiavilla, Imprimerie nationale Editions, Paris, 1993. J’ai parfois ajouté quelques petites choses lorsque la définition me semblait trop érudite ou peu accessible. En tous les cas, cet ouvrage est une référence immanquable pour quiconque s’intéressant à la calligraphie.

Déliez moi ces lettres que je ne saurais voir !

Paroles prononcées en séance de calligraphie à mes élèves accompagnées de clin d’oeil & de sourires complices, les jeux de mots faisant partie intégrante de l’enseignement évidemment !

De l’écriture calligraphique…

Délié : partie maigre et déliée d’une lettre par opposition au plein. Il s’agit des lignes les plus fines de la lettre qui sont tracées par un geste remontant. Il peut être la conséquence d’une plume biseauté inclinée dont l’épaisseur la plus fine trace ou bien d’une plume pointue qui ne s’ouvre pas lorsque la main remonte.

Plein : partie épaisse d’une lettre par opposition au délié. Il s’agit des lignes les plus épaisses de la lettre qui sont tracées par un geste descendant. Il peut être la conséquence d’une plume biseauté inclinée dont l’épaisseur la plus large trace ou bien d’une plume pointue qui s’ouvre lorsque la main descend.

Ductus : désigne le nombre, l’ordre & le sens des traits dans le tracé d’une lettre. S’applique également à l’aspect général d’une écriture. Sur les planches de modèles, le ductus est souvent signifié par de petites flèches numérotées. Lorsque l’on a suffisamment pratiqué la calligraphie, il nous est possible de reconstituer le ductus par l’observation des pleins & des déliés d’une écriture.

Bec de plume : tracé de forme carrée que produit une plume tenue horizontalement et qui permet de déterminer la hauteur de corps d’une lettre. Plusieurs becs de plume tracés les uns au-dessus des autres permettent ainsi de tracer une réglure (lignes qui définissent le haut et le bas de chaque lettre pour une ligne d’écriture).

De la composition dans la page…

Module : mesure servant à déterminer les proportions des lettres. On parlera d’une lettre de grand ou de petit module.

Interligne : désigne l’espace entre deux lignes d’écriture. Les interlignes permettent de composer la respiration d’un texte : lorsqu’elles sont grandes, le texte semble « aéré », lorsqu’elles sont faibles, le texte offre une sensation de densité au regard.

De la lettre elle-même…

Hampe : nom du plein qui prolonge la lettre vers le bas (on entend parfois « queue » à la place de hampe).

Haste : nom du plein qui prolonge la lettre vers le haut (on entend parfois « tête » à la place de haste).

Jambage : partie verticale de certaines lettres, terminée par une courbe (dans la lettre « g » par exemple).

Montants : ce sont les pleins ou fûts verticaux d’une lettre.

Boucle : courbe non fermée d’une lettre ou d’une arabesque.

Panse : partie courbe et fermée d’une lettre (dans le « P » par exemple).

Capitale : lettre de grand module par opposition à minuscule (CECI EST UN EXEMPLE). La majuscule est une capitale de grand module.

Crochet : petit trait délié placé à l’extrémité d’un jambage d’une lettre.

Crosse : prolongement recourbé d’une haste ou d’une hampe, notamment dans l’écriture de chancellerie.

Empattement : terminaison du jambage ou de la hampe d’une lettre. Ce terme est aussi employé dans le domaine de la typographie où l’on distingue les typographies avec empattement (serif) ou sans empattement (sans-serif). On emploie parfois le terme « pied » à la place d’empattement.

Ligature : petit trait délié qui relie deux lettres entre elles. Ce terme désigne aussi un caractère fait de deux lettres accolées.

Des ornements…

Apex : élément graphique prolongeant une lettre à son sommet (apices au pluriel).

Arabesques : traits ornementaux qui s’attachent aux hastes et aux hampes de certaines lettres et revêtent parfois des formes assez complexes.

Entrelacs : traits en forme d’arabesque qui s’attache aux hastes et aux hampes de la lettre.

Paraphe : trait en arabesque qui prolonge certaines lettres.

Bout-de-ligne : élément décoratif servant à combler l’espace d’une ligne creuse.

Cadeaux : se dit de certains traits en forme d’arabesque qui décorent les initiales à partir du XVème siècle.

Du rythme calligraphique…

Ecriture posée : écriture calligraphique que le scribe exécute avec grand soin et en levant fréquemment la main, par opposition à l’écriture expédiée.

Cursive : écriture tracée avec rapidité, et dont les lettres sont liées. L’Anglaise est une écriture cursive.

Pour le plaisir…

Logotype : à l’origine, caractères reliés par une ligature. Dans un sens plus actuel, désigne un mot-image correspondant à une marque.

Monogramme : composition calligraphique, formée de plusieurs lettres accolées ou entrelacées.

Marque : dessin en forme de monogramme ou de vignette, qui, à partir du XVème siècle, sert aux imprimeurs d’emblème commercial.

Vignette : ornement typographique décorant le livre, et qui à l’origine était en forme de feuille de vigne.

Manuscrit : ouvrage écrit à la main sur papyrus, parchemin ou papier.