7 conseils pour pratiquer la calligraphie

Conseils pratique calligraphie
7 Conseils pour pratiquer la calligraphie

L’art des belles lettres peut parfois être une aventure décourageante ! Voici 7 conseils pour rester motivé.e dans la pratique & progresser (aussi) rapidement (que possible).

1. Eloge de la lenteur !

Au début, on a souvent l’impression que la rapidité du geste nous permet de ne pas « déraper »… Alors la main s’agite à toute vitesse, on trace un enchaînement sans vraiment prendre le temps de sentir où elle va. Il est plus que nécessaire de RALENTIR son geste au maximum. L’objectif est de se rendre maître.sse de sa gestuelle : apprendre à sa main une obéissance intransigeante à son regard. Ralentir est le seul moyen de parvenir à cette exercice de domptage de la main, alors du calme. Calligraphier est un temps pour soi, de calme et de sérénité, on se détend, on s’offre un beau moment pour se recentrer sur l’instant présent. Une belle méditation en somme !

2. Ménager des respirations

Le second conseil pour progresser rapidement en calligraphie est de ménager des respirations. Ce conseil est lié au premier, je m’explique ! Lorsque l’on écrit dans la vie courante (fait devenu bien plus rare qu’auparavant), les lettres et les mots s’enchaînent. La calligraphie demande de ralentir, et un excellent moyen de ralentir est de ménager des instants où l’on soulève la plume du papier. A quel moment me direz-vous ?! Et bien plusieurs instants sont cruciaux : lorsque je termine un mot par exemple, je peux ménager une respiration, c’est évident. Cependant, si je suis en train d’écrire « anticonstitutionnellement », je vais manquer d’encre avant d’arriver au bout du mot ! (Exemple volontairement démesuré, vous l’aurez compris). Je peux relever la plume à chaque moment clé, en cohérence avec la gestuelle de chaque lettre : lorsque je trace ma lettre « a », je trace l’ellipse, je respire, je me place sur la ligne supérieure pour tracer le plein droit, j’enchaîne le premier « pont » du « n » puis je respire. Je me place au milieu de ce dernier plein droit, je trace le second « pont » et je relève la plume au moment où j’atteint la ligne supérieure afin de créer ma liaison avec la lettre « t ». Chaque enchaînement de lettres permet un temps de respiration qui vous semblera de plus en plus intime par la pratique. L’occasion rêvée pour recharger en encre !

3. Bien placer sa plume par rapport à la feuille

En calligraphie, l’angle de tenue de la plume a une incidence importante. Si je tiens ma plume dans le mauvais axe, mes pleins ne seront jamais au bon endroit. Pour la calligraphie anglaise par exemple, il est préférable de tenir sa feuille en diagonale, de manière à ce que le porte-plume soit toujours parallèle aux lignes de pente (voir mon article sur les lignes guides). Essayez de toujours bien analyser votre posture, la manière dont votre porte-plume est placé par rapport à votre corps, mais aussi au papier !

4. Sentir la pression de la plume

Lors des séances de calligraphie avec mes élèves, je constate que la plupart appuient beaucoup trop fort sur la plume (ou pas du tout !). La plume qui se plante dans le papier en remontant, vous connaissez ? ! Et bien cela vient de la pression que vous exercez sur la plume. Essayez de passer suffisamment de temps pour sentir votre plume, exercez plus ou moins de pression pour que votre corps apprenne de lui-même à ressentir sa souplesse. La plume est faîte pour générer des pleins, c’est seulement en prenant le temps d’appendre à ressentir ce potentiel que vous parviendrez à le maîtriser. Un petit conseil pour s’exercer, écrire le même mot trois fois de suite :
1. Sans appuyer du tout, la plume en toute légèreté, un ballon d’hélium est accroché à votre poignet.
2. En appuyant fortement, la plume est lourde, un roc vous maintient vers la terre et vous en ressentez l’attraction.
3. Pression modulée, vous relâchez fortement dans les déliés (gestes remontants), et vous exercez une pression modérée lors des pleins (gestes descendants).

5. Dater ses pages de calligraphie

Ce conseil vaut pour toute pratique ! Dater vos entraînements, archivez-les précieusement, et ressortez-les mensuellement ! Vous pourrez ainsi mesurer vos progrès, car bien entendu, en progressant, vous verrez de mieux en mieux vos erreurs. Ceci est un biais cognitif qui a tendance à nous décourager. Vous aurez toujours le sentiment de ne pas être au « niveau », alors que vous avez déjà fait des bons de géant ! Ne vous privez pas de ces doses d’encouragement, c’est important & ça donne du courage pour aller encore plus loin.

6. Avoir son matériel à portée de main

« Oh non, il faut tout sortir, le porte-plume, le papier, l’encre… Pas le courage aujourd’hui, j’en ferai demain. » La voix intérieure ne manque pas de prétexte pour nous priver d’un moment de bien-être, et celle-ci ne se manifeste pas que pour la calligraphie ! Alors comment parer cette petite voix de la paresse qui nous mène la vie dure ? Garder un petit coin de la maison (une petite table & sa chaise) avec le matériel toujours prêt : un bloc, un pot d’encre (du brou de noix, ça ne tâche pas !), un porte-plume et une plume accompagnée d’un chiffon & d’un gobelet d’eau. Ce n’est pas grand chose du tout, ça ne prend pas beaucoup de place contre un mur. On peut ajouter une lampe pour les envies nocturnes, et hop ! Plus de prétexte pour ne pas profiter de ce moment d’apaisement !

Parfois, on est loin de chez soi. Alors dans ces cas-là ? « Je me vois mal trimballer mon encrier dans mon sac à main, si ça se renverse » (Testé & non approuvé par mes sacs à mains). La solution : un petit carnet & un crayon à papier. Les outils les plus simples à votre disposition sont vos meilleurs alliés. Il ne faut surtout pas s’imaginer que sans plume et porte-plume, la calligraphie est impossible. Au contraire, cet outil simple & toujours disponible permet de bien ressentir la pression sur le support, un excellent guide pour dompter sa main !

7. La page blanche, c’est fini !

Vous connaissez le comble du calligraphe ? Je vous le donne en mille ! Ne pas savoir quoi écrire. Et oui, cela arrive même aux meilleurs d’entre nous. Parfois, l’angoisse de la page blanche nous saisit, et c’est le drame. La petite voix intérieure qui nous fait peur reprend le pouvoir, et encore une journée sans calligraphier. Puis deux. Puis trois. Stop ! On branche la radio (je suis rétro, excusez…), et on écrit le premier mot qui sort du haut-parleur. On ouvre un livre au hasard, et on écrit le premier de la page de gauche. Tout est bon pour s’entraîner ! Une série de prénoms qui commencent par chaque lettre de l’alphabet, les objets de la maison, les personnes que j’aime, toutes les fleurs que j’adore lorsque je vais au jardin…
Des listes de mots à préparer par ordre alphabétique, des mots qui vous plaisent pour leur sonorité, pour leurs jambages, pour leurs boucles, que sais-je !
Il y a aussi les pangrammes (wikipédia est votre ami), les citations, les paroles de chanson (Brel & Piaf, j’en ai des km de lignes…) à votre goût !
Je vous donne le mien, le mot magique, mon préféré, celui qui me permet de travailler des enchaînements « br » qui sont de véritables tortures… euh délices maintenant !

Abracadabra !

Voici les quelques conseils que je donne et redonne à mes élèves afin de leur donner l’élan, de leur donner la joie, de leur donner l’envie & le courage de persévérer dans cette discipline qui demande indéniablement des efforts, de la constance, mais qui offre tellement de sérénité & de joie !
J’espère qu’ils vous aideront également à faire de la calligraphie une pratique qui vous accompagne au quotidien & vous souhaite les plus belles lettres au présent & pour longtemps !